Musique.
Bonjour, je suis Alexis Nicolas. Dans ce podcast, je vous propose de partir
avec moi en quête de sobriété.
Pour en finir avec la démesure de notre époque et pour vivre dès maintenant, dans le futur.
Mais en tant qu'ingénieur, salarié, homme, blanc, cis, hétéro,
la sobriété, c'est pas gagné.
Et oui, l'attrait pour la démesure affecte avant tout les personnes privilégiées.
Épisode après épisode, théorique ou pratique, je mène l'enquête avec mes invités.
Musique.
Bonne écoute !
Salut Thomas ! Salut Alexis ! Après de longues recherches sur Internet sur la
question de l'habitat léger, en lien avec un projet à l'époque que j'avais de
micro-mobilité saisonnière, je t'ai contacté je crois il me semble en 2020.
Ça doit être ça, oui, sortie de confinement quoi.
Je peux te laisser te présenter et puis présenter aussi le projet Cahute ? Ah ouais, bien sûr.
Moi, je m'appelle Thomas Longhi. J'ai créé Cahute en 2016.
Je revenais en France pour ça. J'habitais en Italie avant. Je faisais plutôt
de la restauration d'art et de l'écohabitat, mais pas de la construction d'habitat
pendant que j'étais à Rome, en tout cas.
J'en faisais avant. Et je suis revenu en France parce que j'avais suivi le développement
de la Tiny House depuis Rome.
Et je trouvais la proposition vachement intéressante. Et je trouvais juste dommage
qu'il n'y ait pas de dimension réglementaire, que la dimension réglementaire ne soit pas considérée.
C'est-à-dire que je voyais le truc se développer en marge des réglementations,
alors que comme avant de partir à Rome et de devenir menuisier,
j'étais instide pour les enfants du voyage, en Seine-Saint-Denis,
les enfants Rome et Manouche.
J'avais vu avec les familles Manouches toute la précarité dans laquelle on se
mettait en vivant dans un objet qui n'était pas un habitat.
Ah oui, en termes d'assurance notamment ou des choses comme ça ?
Mais en termes de droit, enfin de reconnaissance, en termes d'accès au droit en fait.
Donc à l'époque, nous on avait avec différentes associations,
notamment la CIMADE et la Fondation feu Abbé Pierre, on avait poussé en fait la
caravane dans la rédaction de la loi Allure pour que les familles avec lesquelles on travaillait,
puissent être considérées comme ayant un logement. Un logement non fixe, mais bien un logement.
Et effectivement, dès que la loi Allure a été votée, que la caravane est devenue
un logement, on a pu inscrire les enfants à l'école, inscrire les familles à la CAF.
En fait, pour l'accès au droit de ces familles manouches, qui sont des familles
françaises, c'était vraiment un blocage à l'accès à tout un tas de droits.
Le fait de ne pas avoir d'habitat.
Donc ça, c'était super important pour moi comme expérience. Et je trouvais vachement
dommage que des sédentaires se mettent en précarité la plupart du temps sans conscience de le faire.
Et je trouvais la proposition de la tiny vraiment super intéressante,
mais je trouvais ça dommage que ça ne rentre pas dans la réglementation caravane
qu'on avait contribué à faire évoluer.
Donc je suis revenu en France avec ce projet de Cahute. En fait,
je me suis installé en France uniquement pour ça.
D'accord. C'était pour faire exister un objet issu du mouvement Tiny House,
mais qui rentre dans la réglementation caravane et qui permette à son tour de
faire évoluer cette réglementation caravane.
Une sorte de voie un peu réformiste, si tu veux.
On prend des petits machins qui existent, on essaie de les coller ensemble,
de faire un pot commun et ensuite de faire évoluer l'ensemble.
En termes d'objets, en termes d'usages, en termes de réglementation du sol,
enfin tout un tas de choses.
Et Cahute, ça a été la première tiny house homologuée, c'est ça le terme ? Oui, c'est ça.
En fait, quand j'ai commencé, moi j'ai commencé par aller voir les services
de la DREAL, les services de l'État,
la Direction de l'Environnement, c'est eux qui s'occupent de la partie véhicule,
en leur demandant de travailler sur un cahier des charges pour pouvoir faire
homologuer caravane une petite maison en bois sur roue.
En gros. Est-ce que ça posait des questions en termes d'ergonomie,
de matériaux, de résistance, de souplesse, de tenue de route,
de charge, tout un tas de trucs ? Il fallait convaincre l'État de se porter
garant, parce qu'en fait l'homologation
c'est ça, c'est-à-dire c'est une délégation de responsabilité.
Quand on homologue quelque chose, en fait on délègue à l'État la responsabilité de l'objet.
Donc il demande des gages en fait, ce qui est assez logique finalement.
C'est le système français d'homologation quoi.
Aux Etats-Unis c'est pas comme ça, c'est de l'assurance privée.
Donc, on a travaillé là-dessus. J'ai prototypé la première en 2016.
On a créé l'homologation de micro-maison.
Le terme de micro-maison, en fait, il n'existait pas avant.
Il est né avec l'homologation micro-maison pour Cahute.
Ensuite, c'est un terme qui est devenu un terme générique pour les tiny house françaises.
Le terme de micro-maison, c'est rigolo parce que c'est vraiment un terme qui
est inventé pour la première homologation d'une tiny qui était Cahute.
Et aujourd'hui, on est toujours les seuls à homologuer. Alors,
il y a eu ponctuellement, je crois, des homologations, en tout cas rapportées
comme telles, de la part de la DREAL elle-même.
Pour l'instant, il n'y a que Cahute qui homologue des tiny house,
quelque chose qu'on peut rapprocher du milieu de la tiny house,
qui fait des homologations caravane.
Je me rends compte qu'on a parlé de CIMADE, de DREAL, peut-être tu peux dire
quelques mots pour les auditeurs-auditrices qui ne sauraient pas ce que c'est
? Ah oui, alors la CIMADE, on bossait avec eux pour, quand on travaillait avec les familles du voyage.
EROM, c'est un groupement d'avocats bénévoles qui travaillent sur des procédures
administratives avec des personnes qui n'ont pas accès directement à des avocats, à du conseil.
En précarité, quoi. Oui.
Donc, ça peut être des demandeurs d'asile. Ça peut être, dans le cas des familles
manouches, ils ne sont pas demandeurs d'asile, ils sont français,
mais ils sont victimes d'une discrimination administrative. Oui.
Donc ça, c'est la CIMADE, c'est une super structure, vraiment assez incroyable.
Et la DREAL, c'est la Direction de l'Environnement.
Direction de l'Environnement, ça c'est sûr, mais après l'acronyme exactement, je ne sais pas.
Et c'est la DREAL qui porte l'homologation véhicule. Ok, on pourra trouver facilement.
Et moi, je me souviens, quand on avait échangé, donc effectivement quelque part
en 2020, ce qui m'avait beaucoup plu, c'était ta vision de l'habitat.
Donc il y avait cette question d'homologation. Je sais que je l'avais trouvé
sur le site cahute.com et je trouvais ça rassurant, effectivement.
Donc, je pense que je correspondais aux critères que tu disais tout à l'heure
pour des sédentaires qui allaient vers de l'habitat léger, tiny house ou autre.
Il y a une sorte de sécurité à avoir cette homologation là.
Mais j'avais été séduit aussi juste esthétiquement. Je sais que tu as eu beaucoup
de réflexions sur tes tiny et sur les Cahutes.
Mais j'aimerais bien t'entendre un petit peu sur ta vision de l'habitat léger,
mais de ta vision que tu essayes d'insuffler au sein de Cahute.
En fait, déjà, moi, je ne me destinais pas à être un constructeur de maison.
Mais je ne me considère toujours pas constructeur de maison.
Avec la première petite cahute, ce qu'on appelle maintenant la cahute classique
dans la boîte, c'était vraiment une proposition, enfin une création quoi.
Donc, une proposition plutôt artistique. Je ne me suis pas tant posé la question
de l'usage, de l'ergonomie, de l'optimisation, de tout ça.
C'était plutôt une proposition très esthétique, très esthétisante.
Là où la question de l'usage se posait, c'était plutôt sur quel équilibre on
peut trouver entre confort et mobilité.
Entre vie intérieure, vie extérieure, comment l'habitat nous projette vers l'extérieur
ou nous enferme au contraire, nous attire vers son intérieur.
Et puis comment ça s'intègre, qu'est-ce que ça raconte quand ça arrive dans
un espace, que cet espace soit bâti ou non bâti, qu'est-ce qui se passe en fait
entre l'objet architectural et le milieu dans lequel il arrive, tu vois.
Donc le dessin de la première cahute, c'était vraiment de la création artistique
c'était pas du design, tu vois ce que je veux dire,
ça n'avait pas vocation à être
dupliqué, enfin par exemple il n'y avait aucune réflexion sur les coûts,
sur rien quoi, c'était plutôt comment est-ce qu'on peut faire un truc qui renvoie
au symbole de la maison du foyer, de la maisonnée tu vois, le rendre mobile
facilement sur des roues, que ce soit pas trop lourd mais qu'en même temps ce
soit des matériaux naturels, la mienne était en carton par exemple Les murs
n'étaient pas en bois, c'était des murs en carton alvéolaire.
Je l'ai toujours, elle est chez moi. Ça fait neuf ans qu'elle est dehors,
elle va très bien. Elle roule régulièrement, tout se passe bien.
Mais quand je dis proposition, c'est un peu... Enfin, ça fait des parallèles
un peu bizarres, mais c'est comme la haute couture, quoi.
C'est un machin, tu ne te demandes pas si tu vas porter ça pour aller au taf
ou en soirée chez des potes, tu vois.
Tu fais un machin, quoi, je ne sais pas, un geste, une proposition parmi plein d'autres.
Mais dès le début, qui était homologué Oui, c'est ça, après l'homologation ça
concernait plus des trucs de sécurité de tenue de route tout ce qui va éviter
d'aggraver les conséquences d'un accident,
des angles pas saillants pas de débord, de toiture des trucs assez techniques
qui ont des conséquences esthétiques mais mineures, en réalité c'est pas énorme
esthétiquement les conséquences.
Et quand j'ai fait cette maison-là, ce n'était pas pour en fabriquer plein.
En fait, c'était plutôt pour valider le fait que ça pouvait exister.
Et ensuite, j'ai été voir des constructeurs de tiny. À l'époque,
on n'était pas nombreux. On était cinq ou six en France.
J'ai été voir des constructeurs de tiny en leur disant « C'est cool, on peut homologuer.
Ça a marché. Je vous explique comment j'ai fait. Vous allez pouvoir le faire.
Et c'est trop bien pour les usagers.
» Et en fait, ça n'intéressait personne. Parce que les gens qui faisaient des
tiny, ils faisaient des tiny pour... En vrai, c'était surtout du B&B ou une
chambre en plus pour des gens qui avaient déjà une grande propriété. Ah oui, d'accord.
Le prix moyen d'une tiny, c'était entre 25 et 35 000 balles, tu vois.
Mais ça s'adressait plutôt à des personnes qui ne bougeaient pas, quoi.
C'était plutôt une façon de contourner administrativement les plans d'occupation
des sols. À l'époque, les PLU, quoi.
C'était pour pouvoir vivre sur de la terre agricole. Mais tu le dis au passé,
ça a changé ou c'est encore un peu le cas ? Mais en fait, ça n'a quasiment jamais marché.
Donc la Tiny House, c'était le mec qui avait créé la maison écologique et puis un charpentier, Bruno.
Quand ils ont créé la première Tiny, eux, ils ont vraiment fait une proposition vachement forte.
C'est-à-dire que c'était les premiers en France à faire un truc un peu sur le
modèle américain, mais en le faisant rentrer dans le champ de l'écohabitat,
ce qui n'est toujours pas le cas aux États-Unis.
Enfin, ce qui est le cas un peu nulle part, en fait. C'est un peu une spécité
française de lier Tiny House et Ecohabitat, en vrai.
Ils ont fait ça avec le côté pas de permis de construire, un permis de conduire,
c'était un peu leur slogan.
C'était sympa comme slogan, ça sonne bien, mais c'était déjà pas très vrai.
Et puis le côté, si on vous emmerde parce que vous avez vu Montaigne sur un
terrain agricole, vous dites que c'est une charge sur une remorque et du coup vous pouvez y être.
Mais ça a dû être vrai 20 minutes ce truc.
Parce qu'en fait, c'est aussi une méconnaissance de la réglementation.
La réglementation c'est l'usage habitat. C'est pas l'objet habitat.
Donc, dans l'usage, c'était déjà interdit d'habiter sur une terre agricole.
C'est juste que tant que ce n'était pas des grandes relations commerciales,
tant que ce n'était pas tout un écosystème économique qui existait et tout ça,
c'était tout petit, ça ne se voyait pas trop.
Pourquoi pas ? C'est sympa que ça existe. Et puis, ceux qui ont les moyens de
se l'offrir, ils se l'offrent.
Tu vois, tu ne te poses pas trop de questions. Ça ne faisait pas de mal.
En fait, au début d'un truc, tu ne te poses pas forcément trop de questions.
Puis, c'est justifié de ne pas trop se poser de questions.
Quand il commence à avoir des émissions à la télé, que tout le monde le veut,
que machin, tu poses la question quand même du niveau d'information des gens,
du niveau de conscience qu'ils ont.
Et puis surtout, je trouve, quand t'es dans une relation commerciale,
quand il y a échange d'argent, il y a des questions de garantie,
en fait, qui se posent pour que la relation soit équilibrée, tu vois.
Moi, si je fais un truc pour un pote, quelqu'un que je connais,
enfin bref, ou que je connais pas d'ailleurs, peu importe, il va y avoir un
échange de, tu vois, compétences, temps, même si c'est de l'argent,
mais ça va être de l'argent direct.
Aujourd'hui, quand je me fais payer sur la boîte, je suis obligé de faire du
bénéfice, sinon on considère que je ne fonctionne pas. En encaissant de l'argent,
je crée de la valeur de la richesse.
En échange, ce n'est pas la maison que je donne. La maison, elle ne concerne
qu'une partie. Pour que ce soit équilibré, il faut que je donne aussi des garanties.
Et aussi parce que l'habitat, c'est un bien de première nécessité. C'est comme la bouffe.
Parce qu'en gros, c'est nourriture, habitat, habillement.
On pourrait rentrer santé aussi c'est des biens.
Fondamentaux qui ne devraient même pas faire l'objet d'une transaction commerciale
théoriquement mais pour l'instant c'est foutu comme ça,
donc il faut donner une garantie et puis c'est aussi vachement intéressant je
trouve encore plus quand l'habitat est léger et déplaçable de penser la vie
longue de l'habitat qui n'est pas faite pour durer 10 ans,
donc tu sais à qui tu vends en premier mais tu ne sais absolument pas ce qui
va se passer dans la vie de l'habitat tu ne sais pas qui va être le deuxième,
troisième, quatrième habitant donc s'il y a des roues,
c'est pas parce que ton premier client tu as dit bon il y a des roues mais c'est
juste pour habiter sur un champ, en vrai prenez pas l'autoroute vous allez vous planter,
lui ou elle va pas forcément le dire au client d'après tu vois,
donc cette question de responsabilité pro elle est aussi pour moi super importante pourquoi je disais ça ?
Parce que j'ai été proposer ça aux fabricants de tiny qui ont été très cool
mais pas du tout intéressés c'était pas leur clientèle, ils voulaient pas trop s'emmerder non plus.
Pas avoir trop de contraintes et tout ça, donc du coup moi j'étais au RSA,
il fallait que je graille quoi, donc j'en ai vendu quelques-unes,
donc j'ai fabriqué les premières tout seul,
Et puis après, c'est parti, quoi, en fait. J'ai embauché, la boîte s'est développée,
et je me suis retrouvé à fabriquer des maisons, mais il n'y a pas eu de volonté de ça, quoi.
En fait, j'ai fait une tiny comme je faisais avant des tables,
sauf que cet ouvrage-là, il a trouvé un public, quoi.
Ça arrive au beau moment, tu vois. Au beau moment, puis il y avait toute la
réflexion sur les réglementations dont tu parlais.
En tout cas, moi, je sais que c'était ça qui m'avait rassuré dans notre projet
d'habiter à l'année dans une maison, quand j'ai cherché le fabricant pour le
faire, et en l'occurrence toi, en tout cas Cahute, puisque c'est tout l'atelier,
il n'y a pas que toi, vous êtes plus nombreux derrière.
Mais oui, c'est cette vision de la réglementation, cette vision aussi de l'esthétisme,
parce que c'est vrai que la Cahute classique, je vous invite auditeurs,
auditrices à aller à cahute.com, à aller regarder.
C'est des petits bijoux, comme tu nous le dis, des propositions artistiques.
Et puis après, il y avait un autre truc et tu n'en as pas trop parlé là,
c'est la dimension de la modularité, la dimension de l'habitat qui évolue aussi
avec nos besoins, avec nos niveaux de vie. « Au début, je suis seul et j'ai
besoin d'une petite cahute.
» On couple un espace un peu plus grand, puis un enfant qui arrive,
on peut rajouter une petite cahute.
Tu peux nous en dire un petit peu plus sur ça ? Ça, en fait,
c'est ce que font toutes les personnes nomades.
Vraiment, tous les nomadismes reposent sur la modularité.
Si on prend des familles manouches, par exemple, on commence avec une caravane pour le couple.
On est clairement dans des schémas vachement... Hétéronormés.
Hétéronormé, enfin voilà. Donc là, je prends cet exemple-là.
Donc le couple commence avec une caravane plutôt grande.
Quand il y a des enfants, on prend une caravane cuisine. On ne fait plus la
cuisine dans la caravane principale, mais il y a une caravane cuisine.
Quand les enfants grandissent, au bout d'un moment, ils ont leur caravane chambre.
Et cette caravane chambre va souvent devenir la première caravane quand il y
a un départ et être assez vite remplacé par une caravane plus grande pour un nouveau couple.
C'est vrai pour les familles berbères qui sont en tente, c'est vrai dans le nomadisme en général.
C'est vraiment une vision complètement différente de la vision,
nous, hyper centralisée de l'habitat qu'on a.
C'est-à-dire que nous, on essaie de faire rentrer tous les usages sur un temps
très long avec une notion de patrimoine aussi, dans sa dimension de transmission.
C'est-à-dire que c'est un objet, la maison, qu'on va charger de nos expériences,
de notre vécu, de nos objets, de nos possessions et tout ça,
et puis qu'on va transmettre.
Qui va durer, enfin, d'où ce côté la pierre, les machins, un truc qui tienne, qui durent,
dans plein d'autres endroits que l'Europe occidentale. Ce n'est pas vraiment comme ça.
Mais même dans des endroits où il y a souvent des cyclones. Tu ne penses pas à l'habitat pareil.
Il est souvent détruit, souvent reconstruit. Tu ne mets pas les mêmes matériaux dedans.
Si on sort de cette logique d'habitat vachement centralisée qui doit tout regrouper,
on va penser plutôt à chaque module comme une pièce.
Et personne n'a envie de vivre dans une pièce. Ce n'est pas une envie.
T'as le besoin, t'as l'habitat abri qui te demande un truc le module de base
c'est l'endroit où tu te fais pas bouffer par des bêtes sauvages où tu te réchauffes
où tu stockes tes petits gris gris et tes petits objets symboliques importants ton petit trésor,
t'as pas beaucoup de place pour le stocker, faut pas que ce soit un trop gros
trésor ta caisse de trucs d'enfants,
mais dès que tu vis plus tout seul ou si jamais t'as des activités qui prennent
de la place si t'es musicien, si t'es peintre si tu fais de la photo, si tu fais du bricolage.
En fait, ce n'est jamais une structure unique. Tu as toujours des machins qui
viennent se bâtir autour.
Et ces machins, ça peut être d'autres modules. En fait, ces machins,
ils peuvent être modulaires dans le sens de se déplacer un peu de la même façon que le cœur d'habitat.
Ou ça peut être des extensions légères, ça peut être des grandes tentes qui viennent se tirer.
En fait, on peut imaginer plein de trucs. Mais en tout cas, c'est là aussi,
à mon avis, une erreur de la tiny house, telle qu'elle a été présentée ici au
départ, c'est un peu l'illusion.
Et ça, je suis certain que ce n'est pas volontaire, mais c'est un effet qui
est intéressant à observer aujourd'hui.
Le fait qu'on lui ait donné une esthétique de maison, au début,
parce qu'aujourd'hui, les Tainis, ça devient vraiment des containers,
ce n'est pas ultra intéressant comme proposition, je trouve.
Mais au départ, il y avait ce truc vraiment de petites maisons, vachement fort.
Et le fait qu'on aille chercher les codes de la maison traditionnelle,
ou de la maison symbolique, donc plutôt un peu dessin d'enfant,
c'est venu finalement un peu suggérer que c'était comme une vraie maison.
Ce qui est faux, mais à tellement de titres.
En termes d'usage, en termes de thermie, en termes de durabilité, de tout en fait.
Mais comme elle avait la même forme, c'est facile. On est dans une époque de
l'image, ça fonctionne hyper bien ce truc.
Tu sais, on ne fait pas appel à nos autres sens, y compris parfois juste un mot de ciboulot.
Ça ressemble à une maison, donc c'est une maison, donc je pourrais installer
un billard. Ça ne marche pas, c'est trop petit.
Et comme si le billard était fondamental dans une maison. Le chauffage au bois,
c'est vachement représentatif.
Les gens qui veulent une tiny veulent un chauffage au bois. C'est trop pas adapté.
Déjà, si c'est une caravane, c'est illégal.
Heureusement, parce qu'il y a plein de gens qui meurent.
Ça s'allie, tu ne peux pas stocker. C'est des foyers qui sont mal dimensionnés.
Si c'est de tout petits foyers, comment tu fais ton voie, la chaîne d'approvisionnement
au bois de chauffage n'est pas adaptée à ces dimensions-là.
C'est pas contrôlable. Dès que tu pars cinq minutes, il fait froid.
C'est hyper marrant, mais comme c'est une maison et que ça a une gueule de maison,
on va chercher des symboles de la maison.
Et tout ça, il faut toujours leur questionner et leur manipuler.
En tout cas, c'est pour dire que l'image de la tiny qui s'est bâtie sur un
objet unique qui répondait à tous les besoins, tout en étant moins chers,
transportables et qui pouvaient aller sur des terrains agricoles.
Donc, on n'était pas embêté.
Il n'y avait pas de permis de construire affaire. Tous les phobies administratives
étaient d'un seul coup soulagés.
Ce n'était pas vrai, en fait. Et c'est OK quand ce n'est pas une relation commerciale,
mais quand ça devient commercial et que ça prend l'ampleur que ça a pris,
c'est vachement dérangeant, quoi.
Musique.
Je me souviens, l'aspect modularité m'avait plu, l'aspect serre,
avec toutes ces réflexions de pouvoir justement combiner.
À l'époque, mon projet, c'était la micro-mobilité saisonnière.
Donc, micro-mobilité saisonnière, ça veut dire je change d'espace en fonction de mon terrain.
Et par exemple, en été, je me mets sous les arbres, près de la rivière.
Et en hiver, je me mets en plein soleil, sous la serre même, idéalement.
C'est des projets, mais ça se confronte très, très vite à la réalité du PLU,
des plans locales d'urbanisme. mais ça se confronte à la légalité,
ça se confronte à l'économie.
Donc oui, ça, c'est des rêves. Et puis après, il y a le retour à la réalité.
Peut-être que j'ai envie qu'on bascule sur l'échange.
Une fois qu'on s'est dit qu'on allait travailler ensemble, et que tu allais
nous construire nos petites maisons, justement, on a fait un travail de conception ensemble.
Et puis, je suis peut-être intéressé de savoir qu'est-ce qui a été un challenge,
si tu te reprojettes dans la conception ? Qu'est-ce que tu as kiffé faire à
ce moment-là ? Qu'est-ce qui, pour toi, a été raté ? Il faudrait faire autrement.
Et puis, peut-être aussi que je le partage après avoir vécu un an et demi, deux ans dedans.
Moi, ce qui était vachement intéressant avec votre projet, c'est que je reboute
avec ce qu'on disait avant sur la modularité et la mobilité.
En fait, si on a besoin ou si on a envie de se déplacer souvent,
la caravane, c'est une super option.
Et ça va être équilibré. Parce que le manque de place, le manque de poids,
le manque d'inertie, du coup, de l'habitat va être compensé par cette mobilité dont on a besoin.
Dès qu'on ne bouge pas très souvent, on va perdre l'équilibre,
en fait. On va se retrouver trop petit, trop petit, trop léger.
Trop petit, trop froid ou trop chaud, quoi. Enfin, sans masse.
Donc, ça ne fonctionne plus. Et ça ne sert à rien d'essayer de faire un plus grand machin sur roue.
J'ai essayé de faire un châssis à gris et tout ça. En fait, si on ne bouge pas, ça reste trop petit.
Même si tu arrives à faire 25 mètres carrés sur un châssis roulant,
c'est toujours que 25 mètres carrés. Si tu ne bouges pas, c'est trop petit.
On reste toujours en deçà des normes du logement social, quoi.
Pour un couple avec enfant ou pour un trio, ça ne marche plus.
Donc, il fallait quelque chose d'autre. Pour moi, la réflexion sur les types
de mobilité était intéressante.
Il y a la mobilité routière, régulière, caravane, ça répond et c'est trop cool.
Après, c'est juste un travail à faire sur la sobriété, justement.
Pour avoir cette liberté-là, qu'est-ce que tu fais comme concession ?
Mais si le besoin de mobilité est autre, ça peut être une disponibilité au déplacement,
Ça peut être pas remettre en question ta maison si tu remets en question ton
terrain ou ton territoire, pour X raisons.
Ça peut être la transmission de ton habitat à tes enfants ou à quelqu'un d'autre,
sans contraindre la personne qui va le recevoir au territoire que toi,
tu as choisi. C'est aussi ultra intéressant.
Et ça peut être effectivement de la micromobilité saisonnière.
Ça peut être lié à l'économie, ça peut être lié au climat, ça peut être lié
à plein de trucs, en fait.
Et dès qu'on est sur une mobilité plus rare ou hypothétique.
Il faut faire plus grand.
Et là, le châssis roulant, ça ne marche plus. Donc, il fallait trouver le moyen
de déplacer des plus grosses structures sans tomber sur des trucs type algéco,
horribles, tu vois, plein d'acier.
Parce que le bilan carbone d'une maison c'est l'acier en fait c'est l'acier
et le béton tu vois nous on a pas de béton on est tranquille mais on a potentiellement
vachement d'acier si on fait pas gaffe,
si on conçoit pas bien on va mettre beaucoup d'acier dans nos trucs et tu vois
sur une maison tout en bois tu mets un poil ton bilan carbone s'effondre quoi,
donc comment faire un machin dont on puisse garantir le déplacement dans le
temps sans que ça s'abîme.
Mais que ce soit suffisamment grand pour y vivre avec pas de mobilité,
donc il faut que ce soit assez grand parce que sinon, comme je disais avant, on perd l'équilibre.
La modularité était vachement intéressante et il fallait aussi développer des
nouveaux systèmes constructifs.
Donc ça ne servait à rien non plus de faire le système constructif de la caoutte
classique pour la faire en plus grand. Ça aurait fonctionné,
mais on aurait toujours eu un défaut de masse.
Donc aucun intérêt en fait. Donc là, on s'est formé au pro-paille.
Moi et Pierre qui est charpentier à Cahute en fait la paille il n'y a pas encore
de DTU de documents techniques unifiés c'est des règles pro pour l'instant qui
définissent la mise en oeuvre et donc il y a une formation,
diplômante de construction paille dans laquelle finalement il y a assez peu
d'artisans il y a beaucoup d'archis, c'est assez marrant ce truc là.
Et nous on a fait le pro-paille pour faire vos maisons vos deux maisons les premières,
c'était les premières qu'on a construit avec l'idée d'aller chercher de l'inertie,
justement, et il n'y avait pas mieux que la paille.
Enfin, là, pour moi, on a trouvé un nouvel équilibre, qui est justement un équilibre
entre l'inertie qu'on donne à la maison, donc son confort, notamment son confort d'été,
et le poids global de chacun des modules qui permet vraiment d'envisager du déplacement,
sachant qu'on cherche aussi un déplacement qui n'impose pas à chaque fois aux
gens qui habillent dedans de s'installer à côté de l'autoroute,
parce que, tu vois, ça va être sur une SMIC, elle ne peut pas tourner dans des
petits villages et que finalement, si c'est trop grand, il y a ça.
Où est-ce que tu vas t'installer en général ? On va s'installer dans des endroits paumés.
Donc, il faut quand même y avoir accès. Moi, ce qui m'a plu dans votre projet,
c'est le fait que l'eau de demande était sur une structure unique,
qui ensuite s'est transformée et devenue modulaire.
Ça, c'était vachement intéressant comme réflexion à tricoter ensemble sur un
temps un peu long quand même, avec pas mal d'aller-retour. Enfin,
c'était vraiment chouette de voir qu'en en parlant, ça allait vers ça.
Peut-être pour le raconter, parce que nous, on l'a vécu, mais pour le raconter
un petit peu, je vais le redire avec mes mots, mais n'hésite pas à compléter.
Mais nous, en fait, ce qu'on cherchait, c'était un peu deux espaces à peu près
séparés, avec l'idée d'avoir un espace dodo télétravail, quoi,
en gros, et un espace plus cuisine, salle de bain, eau.
Manger, atelier, etc.
Et on réfléchissait beaucoup à cette question phonique, à essayer de séparer
les espaces phoniquement pour pouvoir soit écouter de la musique d'un côté,
tout en télétravaillant, en enregistrant des podcasts en même temps qu'on joue
du ukulélé ou que sais-je.
Et donc, on avait toute cette réflexion-là, on avait fait un module,
on l'avait conçu et puis finalement, naturellement, avait émergé une sorte de
séparation un peu au milieu entre les deux là, qui était une sorte de dressing,
je ne me rappelle plus, dressing toilette, je crois, qui faisait un peu la séparation de ces deux espaces.
Et puis, en fait, tout d'un coup, on s'est rendu compte en faisant les plans,
les dessins, les schémas, qu'on arrivait vite à du 11-12 mètres de long,
si je me souviens bien de cet ordre-là.
Et là, tout d'un coup, j'ai réalisé que du 11-12 mètres de long,
pour tourner sur une petite route, ce qu'on évoquait tout à l'heure,
sur un coin paumé, pour aller passer sous des arbres, rentrer sur un champ ou autre.
C'est pas rien, c'est un gros engin, c'est vraiment une grosse remorque et que
ça allait être complexe.
Et du coup, c'est là où on s'est dit, tiens, pourquoi pas séparer les espaces,
qu'ils soient vraiment isolés phoniquement à tel point qu'ils sont carrément séparés.
Et en plus, on a l'avantage du coup de pouvoir les déplacer,
de pouvoir accéder à des espaces plus simples en termes d'accès, tout simplement.
Et éventuellement, les faire évoluer. Ça donne aussi énormément de liberté sur
la façon dont on va les faire évoluer.
Sur ce qu'on va éventuellement intercaler entre les deux. En fait,
on fait de l'agencement.
C'est là où, d'un certain côté, on fait plus de l'urbanisme que de l'architecture,
des fois. C'est plus une question d'agencement des constructions que la construction
elle-même, finalement.
C'est plutôt qu'est-ce qui va se passer dans le mouvement entre ces constructions,
entre elles et entre elles et le reste.
C'est ça qui est vachement intéressant. Mais en vrai, quand tu regardes un corps
de ferme ancien ou un terrain sur lequel habitent des familles du voyage ou
un terrain sur lequel habitent des personnes en tente ou un tiers-lieu ou une
ZAD, ce qui est vachement intéressant, c'est ça.
C'est la façon dont les choses sont disposées les unes par rapport aux autres,
dont des places se créent, dont des chemins se dessinent. C'est ça qui est vachement intéressant.
Et pourquoi aussi le créant modulaire ? C'est que...
Pour moi, la meilleure image, c'est les chiottes avec une porte coulissante.
Tu as soi-disant créé une rupture, mais en fait, tu n'as pas créé de rupture. Tout passe, quoi.
Pour moi, ça ne marche pas. Ça a l'air de fonctionner, mais ça ne fonctionne
pas. Typiquement, c'est Ikea.
Ikea, c'est vraiment, tu vas te balader. Ça fait longtemps que je ne suis pas
allé. Il faudrait que je retourne pour voir si ça a changé.
Mais tu vois des espaces dans lesquels tu as bien un petit bureau pour travailler,
une petite cuisine pour cuisiner, un petit salon, une petite chambre.
Mais du coup tu as l'impression que tout est là ça peut vachement bien marcher
si tu le prends en photo avec un grand angle,
mais en vrai quand tu es dedans si jamais tu es un peu robuste si jamais tu
ne te déplaces pas très bien si jamais tu es hyper anxieux et tu te fais une
crise d'angoisse par exemple tout un tas de trucs en fait,
si tu es myope et que tu n'as pas mis tes lunettes en réalité ça ne marche pas
ça a l'air de marcher parce que tu vois tous tes espaces mais ça ne fonctionne
pas parce qu'aucun n'est vraiment pratique qui est utilisable.
Sur le phonique et sur la façon de vivre avec d'autres personnes,
un mono-volume, ça ne marche pas parce que ça vibre.
Déjà, tu as le son, mais tu as aussi la structure elle-même.
C'est une structure légère.
Quand tu marches en bas, ça vibre dans la structure. Quelqu'un qui est en mezzanine le sent.
Tu as plein de gens qui cohabitent dans des tiny et qui galèrent parce qu'ils
n'ont pas le même rythme, parce qu'en termes d'intimité, c'est fini, tu n'en as pas.
Alors qu'il suffit de mettre un petit peu de vide entre deux structures pour
ne plus avoir de passage des vibrations et puis de passage du son.
Le son, ça est aussi une question de vibration.
Et ça me semble vachement plus intéressant d'avoir 3-4 petites structures de
10 mètres carrés plutôt qu'une seule de 40. Un grand volume, un grand bloc.
Et puis tu vas pouvoir le faire évoluer différemment puis ça apporte une autre
possibilité. En fait, c'est plutôt dans ce sens-là que je pense.
C'est puisqu'il faut que chaque module soit petit.
Et puisqu'il ne faut pas créer de mono-volume, donc plutôt plein de petits volumes,
le fait qu'ils soient petits permet de les déplacer facilement.
Et puisqu'ils se déplacent facilement, on peut les agencer de façon différente.
Donc on n'est pas obligé d'avoir tout, tout de suite.
On peut commencer par en avoir un, puis en prendre un deuxième,
puis un troisième. On peut en avoir trois, puis en faire partir un,
parce qu'on n'en a plus l'usage.
C'est pour ça aussi qu'aujourd'hui, cette pensée de modularité dans l'habitat
social me semble hyper intéressante.
Parce qu'un bailleur qui aurait un stock d'habitat et qui pourrait vraiment
aller déployer des modules en fonction des besoins réels des occupants t'as
un couple, t'en mets un ou deux, ils ont un enfant, tu déploies un troisième en fait,
ça paraît vachement plus intéressant, puis t'es un couple t'as un projet d'enfant,
tu sais pas du tout si ça va marcher, ça sert à rien de t'endetter déjà pour
avoir une chambre qui potentiellement va te foutre le cafard parce qu'elle se
remplit jamais enfin tu vois,
à l'inverse si tes enfants partent, c'est cool de ne plus avoir leur chambre
si tu n'en as pas l'usage, plutôt que de déprimer en pensant à quand ils étaient
là, tu vois, nostalgiques maintenant.
Pour tout un tas de raisons, en fait, cette modularité, elle a des avantages.
Du sens à plein de niveaux.
Donc sur votre projet, ça c'était super intéressant. Faire de la modularité,
faire de l'isolation paille, dans laquelle je crois vraiment, vraiment beaucoup.
Et puis le type de mobilité que vous envisagiez aussi m'intéressait.
C'est-à-dire que pour la première fois dans dans toutes les maisons que je faisais,
vous achetiez la maison en sortie d'atelier, c'est vous qui vous occupiez de
la déplacer, de l'installer et tout ça.
Et ça, c'était vachement intéressant et très riche d'enseignements.
Entre temps, d'ailleurs, j'ai créé une boîte qui fait de la logistique et de
l'installation, parce que je me suis rendu compte un peu des limites du truc.
Mais ça aussi, c'était aussi super intéressant de voir comment est-ce qu'on
peut transmettre et donner vraiment.
Des moyens et de l'autonomie, quoi. Avec quels outils, à quel prix,
tout ça, aux personnes qui ont leur habitat pour qu'ils se permettent dans le
temps de le déplacer ? Parce que c'est l'autre question aussi,
je trouve, importante de l'habitat léger.
C'est en fonction de l'énergie que ça t'a pris de le faire exister utilisable
sur un terrain et tout ça.
Est-ce que tu t'autorises vraiment à le redéplacer ou pas, quoi ?
Il ne faudrait pas que ça devienne un truc déplaçable sur le papier,
mais pas dans la réalité.
Il y a plein de gens qui ont des tiny qui sont un peu dans cette limite-là.
Et donc, je trouve ça intéressant dans la conception de chercher des garanties
à ça aussi, de simplifier le plus possible le mouvement et l'autonomie des habitants
dans le mouvement de ces maisons.
Si je reviens un tout petit peu sur la question paille, c'est vrai que comme
on avait habité dans une maison bioclimatique avec de l'inertie,
très bien isolée, on ne voulait pas concrètement avoir à se lever à deux heures
du mat' pour rallumer le feu ou relancer quelque chose pour ne pas se geler.
Donc, on voulait qu'il y ait une inertie au moins de 12 heures.
Et c'est là où la paille, elle joue bien bien ce rôle-là.
Du coup, ça veut dire que c'est un peu plus lourd. Du coup, ça veut dire qu'on
passe plutôt sur une gamme de châssis agricoles qui peut porter jusqu'à 10 tonnes,
je crois, un truc comme ça.
Et 8. Alors que les châssis routiers, on est bloqué à 1,5 tonne ou quelque chose comme ça.
3,5 tonnes au total avec 2,8 tonnes de maison.
Ce qui est très léger en soi parce que tu fais la démo, même quand on vient,
je me rappelle la première fois où on était venu, tu avais déplacé ton bureau,
c'était la Tiny classique que tu nous avais déplacé, donc tu l'as glissé à la main.
C'était assez impressionnant, mais nous, on n'a pas du tout fait ça, pour le coup.
Effectivement, on a fait plus lourd pour l'inertie, pour avoir un confort thermique suffisant.
Et donc, on s'est dit, on verra plus tard tout ce qui est question châssis,
parce que justement, on n'était pas trop fixé sur ces questions de mobilité.
On avait ce projet de micro-mobilité saisonnière qui finalement,
ne va probablement pas se faire au final, parce qu'il faut aussi le terrain
qui va avec, il faut aussi plein de choses.
Mais ce qui était chouette, c'est que dans les projets qu'on a eus,
on s'est dit à un moment, on va les mettre sur rail pour pouvoir les déplacer autrement.
On s'était dit ça à un moment parce qu'on avait trouvé un terrain qui potentiellement
pouvait permettre de faire ça. Bref, tout ça, on ne l'a pas fait au final.
Mais ce qui est chouette, c'était de concevoir l'habitat en se disant qu'on
pourrait en faire, on pourrait faire ci, on pourrait le déplacer.
Et ça rejoint ce que tu dis, de nous rendre un peu autonomes dans le déplacement.
Mais c'est vrai qu'au final, je me rends compte que notre projet,
on va plutôt aller vers de l'immobilité puisqu'au final, le terrain qu'on a
trouvé ne va pas se prêter à faire de la micro-mobilité saisonnière, clairement pas.
Et vu le travail, l'anticipation, la grosseur des camions qu'il faut faire venir
et des grues pour attraper et déplacer, et même, je te dirais presque,
le stress et l'angoisse aussi des déplacements, aujourd'hui,
je me dis, je suis content de me poser.
Et finalement, c'est vrai que cette dimension de mobilité, au final,
Je me dis que, très clairement, c'est le retour à la réalité qui arrive et qui
dit que ça, c'était dans la tête, mais au final, ça n'a peut-être pas trop lieu d'être.
Finalement, cette transition, je crois que ça nous a permis de muer entre un
habitat statique, bioclimatique, lourd, grand, etc.
À plus de légèreté. Ça nous a permis de changer nos habitudes,
nos usages, etc. Il y a peut-être une autre chose que j'aimerais qu'on discute dans la conception.
C'est toute la partie low-tech, parce qu'on avait évoqué un partenariat avec
le Low-Tech Lab aussi, tu avais essayé d'expérimenter des choses.
Nous, on avait de l'eau à pompe à pied, ce genre de choses.
Je ne sais pas si toi, c'est quelque chose qui a été chiant pour toi à faire, qui a été amusant.
Non, non, ça a été génial. En fait, là, pour le coup, c'est un peu une grosse
partie de ma frustration dans ce taf.
C'est que je voudrais avoir beaucoup plus de temps pour faire ça et qu'en fait
je ne l'ai pas parce que j'ai une entreprise commerciale dans un système,
néo-capitaliste et du coup c'est compliqué de tout faire exister je pense que
ce n'est pas la bonne formule quand on veut faire,
même le terme innovation il commence à me mettre un peu la nausée mais quand
on veut inventer des trucs tester des trucs.
L'entreprise commerciale n'est quand même pas géniale c'est cool parce qu'on
n'a pas besoin de tendre la main pour aller demander des subventions,
tu vois, à potentiellement des régimes politiques à qui on veut surtout rien
demander, mais de ce point de vue là ça donne de l'autonomie mais putain c'est
quand même super contraignant quoi, et on manque de temps quoi.
Donc moi sur votre projet j'avais envie de développer vachement plus il y a
des trucs qu'on a développé pour vous qui étaient vraiment cool,
notamment la douche avec la pompe à pied, ça c'était vraiment trop bien et ça
peut marcher dans plein de trucs je trouve que c'est un chouette objet,
on essaie de faire de la récupération de chaleur ça n'a pas trop marché ce truc là,
Clairement, après, le système électrique était bien dimensionné, fonctionne bien.
La cuisinière au bois, c'est pareil. C'est un peu surdimensionné.
On en est bien revenu et pourtant, c'est les plus petits foyers qu'on trouve.
C'est quand même compliqué. Puis quand même, la cuisine au bois,
c'est chaud aujourd'hui.
Le côté, je m'y prends deux heures à l'avance pour faire des pâtes.
Enfin, il ne faut pas manger des pâtes, en fait. Il faut se nourrir différemment.
Donc là aussi, je vais peut-être en dire deux petits mots. parce qu'effectivement,
nous, on était tombés amoureux d'une petite cuisinière au bois,
mais donc qui fait four, qui fait aussi des plaques, dans l'idée ou dans le
rêve qu'on pourrait faire notre cuisine au bois.
Mais effectivement, dans les faits, pour faire un gratin qui est bien gratiné
correctement, il faut lancer le feu à 7h du matin.
Au passage, dans la tiny qui fait cuisine, elle fait à peu près 7-8 mètres
carrés, je dis ça de tête.
Et donc, lancer le poêle à 7h du matin jusqu'à midi, il fait à peu près 42 ou
45 dans la cuisine. Donc, c'est juste invivable, même s'il fait moins 10 dehors,
donc ouvrant grand les fenêtres.
Bref, ça ne marche pas très bien, tout ça. Donc, on en est revenu malgré la
tentative de récupération de chaleur.
L'idée, c'était de récupérer de l'air chaud qui était dans la tiny cuisine pour
le ramener dans l'autre tiny.
Mais là, il y a eu des problèmes de condensation, de perte, de fuite.
Bref, ça n'a pas fonctionné.
Donc, effectivement, bon, voilà, c'est des expérimentations,
des tests. Et puis, effectivement, la question de bien dimensionner son poil est importante.
Ce qui est intéressant dans le côté low-tech, c'est toujours un peu la même
chose. c'est de s'interroger vraiment sur l'usage, sur le besoin qu'on a d'un
truc, avant de le simplifier, c'est d'abord vraiment de se poser la question.
Et ensuite, simplifier, des fois, c'est pas trouver des systèmes mécaniques
qui remplacent des systèmes électroniques. C'est carrément changer de façon de faire.
En fait. Un exemple que tu aurais à nous donner ? Le truc de récupération de chaleur, typiquement.
On a essayé de faire un truc de géotrouve-tout, un truc de Léonard est un génie,
un truc de, je sais pas, tu vois, un espèce de machin, ou un truc à la gonderie, quoi.
Et c'était tripant à faire, avec des tuyaux de chiottes, tout,
des ventilos et des montées d'autres trucs et ça.
Super rigolo, mais est-ce que c'est vraiment intéressant par rapport au fait
d'avoir soit un deuxième petit poil à soi ? Je sais pas, en fait.
Je discutais l'autre jour avec un pote qui me disait « Là, aujourd'hui,
la norme, c'est plutôt 18-19 dans les logements.
On commence à dire que ce serait cool de descendre à plutôt 14-15,
mais il n'est pas dit que dans 5-6 ans, la norme ne soit pas plutôt 11-12.
» Et il disait « À 11-12 degrés, plutôt que d'allumer un chauffage,
toutes les heures, tu te mets en position de la chaise, le dos contre un mur,
cuisse fermée, tu fais monter ta température suffisamment pour être à l'aise
pendant trois quarts d'heure à 11-12 degrés.
Tu vois, c'est poussé, mais c'est vachement intéressant en fait,
c'est super intéressant.
La question de la température qui fait dans ta chambre ou de la température
qui fait dans ta cuisine,
c'est peut-être ça qu'il faut regarder d'abord et de façon, si on se dit qu'on
ne passe pas notre vie dans notre habitat, mais que notre habitat est juste
un refuge, donc on est beaucoup dehors, ça paraît naturel et sain,
surtout si t'es actif pour te nourrir pour avoir du bois pour te chauffer ou
cuisiner et que t'es actif d'un point de vue de la solidarité entre les humains
t'es quand même pas beaucoup chez toi.
Si t'es pas dans une vie digitale à fond, t'es pas beaucoup à l'intérieur,
donc quand t'es à l'intérieur de quoi t'as besoin sur la question de la thermie,
il faut trouver des machins qui soient,
pilotables, soit ne soit pas nécessaire.
Donc soit tu baisses ta température et t'isoles suffisamment pour avoir une température stable.
Enfin, vraiment, c'est le cellier de chez moi dans un vieux corps de ferme.
Le machin qui est à 12 toute l'année, il est à 12.
Il monte éventuellement à 16 l'été.
C'est un gros cube de Beauj, tu vois, c'est 80 centimètres de terre crue.
Soit tu as un machin pilotable. à un machin pilotable aujourd'hui à part de l'élec ?
On ne sait pas faire quoi, tu vois. J'essaye chez moi un énorme ballon tampon,
donc l'inertie c'est la flotte, et puis j'ai 1000 litres de flotte que je chauffe
au bois et qui courent après dans des radiateurs.
Je ne suis même pas convaincu, franchement. En fait, ça me fait passer de 14
à 16, mais il faut voir le délire, tu vois, de matériel, d'énergie,
enfin ouais, puis la quantité de bois que je crame pour monter le 2 degré.
Enfin, je ne suis pas du tout, du tout, du tout convaincu, quoi.
Et s'il faut que je monte à 18-19, il faut que je charbonne, quoi.
J'ai l'impression d'être dans une locomotive du Far West. Oui,
il faut rechercher le sandraie, quoi.
Voilà, donc c'est vrai que quand on cherche la sobriété, en fait,
pour lutter contre le froid, il y a des vêtements, quoi.
S'habiller plus, avoir des maisons plus petites, ça c'est clair,
qu'on participe à chauffer par notre simple présence et nos usages à l'intérieur,
bien les isoler, et puis le petit machin en plus dont on a besoin,
Est-ce que c'est un poêle ?
Est-ce que c'est un radiateur électrique ? Ça dépend aussi un peu à quelle époque
on se situe, sur quel territoire.
Je n'ai pas de certitude sur rien en général, mais particulièrement là-dessus,
j'ai l'impression qu'il y a un business vert qui est quand même vachement fort
en ce moment, y compris dans le côté low-tech.
Je ne sais pas, qui propose toujours des solutions par du nouveau.
Je ne suis pas convaincu par ce truc-là. Alors qu'un bon pull en laine, finalement.
En tout cas, moi, en tant qu'urbain, débarqué à la campagne il y a dix ans,
j'apprends seulement maintenant à foutre des chaussons, à foutre deux paires
de chaussettes en laine et à foutre un pull.
J'ai jamais eu besoin, j'ai 46 ans, j'ai pas eu besoin d'apprendre ça.
C'est génial, j'ai vécu dans un niveau de confort, de ce qu'on appelle confort absolument génial.
J'ai contribué directement, sûrement, à la disparition de 70 espèces.
En faisant ça, mais j'apprends seulement maintenant à me saper,
alors que c'est quand même tellement simple.
Il y aurait encore plein de choses à raconter, à dire,
mais peut-être terminer notre échange pour justement celles et ceux,
peut-être, il y en a qui seraient tentés, soit qui auraient vu une émission,
soit qui ont entendu parler, soit qui auraient des rêves dans la tête,
et vous avez déjà entendu qu'il y a plein de rêves et puis il y a la réalité
derrière, mais est-ce que tu aurais des conseils à donner,
à partager pour celles et ceux qui aimeraient vivre en tiny à l'année ?
Quoi se poser comme question ?
Ben, moi, je construis que pour des gens qui vivent à l'année.
C'est-à-dire que je ne réponds pas aux autres demandes, de toute façon.
Parce qu'on ne construit pas beaucoup, on construit une vingtaine par an,
donc je ne choisis que des gens qui vivent dedans.
Et la première question systématique, c'est est-ce que vous avez besoin de mobilité
? S'il n'y a pas besoin de mobilité, ce n'est pas le bon choix, en fait.
Voilà. La tiny house, dans son acception française, c'est-à-dire une petite
structure légère sur roue, très facilement déplaçable.
Après, on peut trouver des petites maisons en zone rurale de 40 mètres carrés,
à l'échelle des normes d'habitat actuelles.
On est dans le champ du micro-habitat, carrément.
Et ça répond à plein de trucs.
Donc c'est d'abord ça, c'est la mobilité pour quoi faire. Tu vois,
quand j'ai commencé il y a 9 ans, j'avais beau être militant écolo,
je n'avais pas la même réflexion sur la mobilité, c'est-à-dire l'impact de la mobilité.
Je trouvais ça cool de se déplacer quand on en avait envie.
Aujourd'hui, on sait que le déplacement récréatif, il est vraiment,
vraiment sacrément problématique.
Il est énergivore. Donc, est-ce que les gens ont besoin de mobilité ?
Quel type de mobilité ? À quelle fréquence ? tu vois.
Ça, c'est le premier truc. C'est ce qui permet de définir après vers quel objet on va.
Sachant que, vraiment, aujourd'hui, une tiny sur roue, c'est 7 000 ou 8 000
balles du mètre carré, quoi.
Les maisons de paille qu'on fait, on arrive aujourd'hui à être autour de 2 000,
3 000 balles du mètre carré, tu vois.
Donc, cette mobilité, elle a un
coût environnemental, mais elle a un coût financier vachement important.
Donc il faut vraiment que ça vaille le coup il faut vraiment qu'il y ait un besoin,
un vrai projet donc je dirais ça d'abord après je trouve ça toujours aussi génial c'est juste que,
c'est pas une réponse unique à un besoin collectif je pense qu'il y a très peu
de cas dans lesquels ça fonctionne il y a très peu de gens et de situations
dans lesquelles ça fonctionne,
mais que pour ces cas là et ces gens là c'est vraiment vraiment génial c'est
vraiment magnifique quoi.
C'est juste que la tendance qu'on a tous de s'auto,
marketer a fait qu'aujourd'hui c'est un mouvement, un truc qui est très très désiré,
qui n'est pas désiré pour des bonnes raisons en fait c'est pas la solution à
la problématique du logement, du microhabitat il y a certains cas dans lesquels,
c'est top ou certaines périodes de vie.
Je trouverais ça intéressant que les gens se demandent pourquoi il...
En fait pourquoi ils le désirent quoi ? Pourquoi maintenant ?
Et jusqu'à quand ? Maintenant aussi, parce que c'est vrai qu'il y a toutes les
réflexions de la vieille, c'est peut-être terminé sur ça, mais forcément,
passé quarantaine, 46 ans comme toi cette année,
forcément je commence aussi à me projeter un peu plus loin, puis le jour où
je pourrais moins me baisser, moins monter sur mes mezzanines,
60, 65 ans, 70 ans, 75 ans, ça donne quoi ?
Et je trouve ça intéressant aussi comme questionnement dans son rapport à l'habitat,
de ne pas penser l'habitat ici, maintenant, mais aussi de se projeter.
C'est pour ça que maintenant, d'ailleurs, on va construire autour des espaces
qui, eux aussi, pourront évoluer en fonction de nos moments de vie et en fonction de...
S'il faut sortir un fauteuil roulant un jour, qu'on soit aussi prêts à l'encaisser,
quitte à accueillir quelqu'un d'autre qui pourra profiter de nos espaces à ce moment-là.
Mais tu vois, c'est assez marrant parce que moi, je construis quasiment exclusivement
pour des personnes de moins de 30 ans et des personnes de plus de 60.
Entre les deux, quasiment jamais. Il y avait vous, toi et Bénédicte,
Mais c'est vachement rare, en fait, parce que dans la façon dont on est foutu socialement, quoi.
30, 40, 50, c'est vraiment ces moments d'accomplissement, de montée en puissance, quoi, et puis de...
Mise en questionnement autour de 40-50, ça commence à bouger pas mal.
Et puis après, il y a une petite descente qui s'amorce bien,
tu vois, et qui vraisemblablement, autour de 60 ans, a porté ses fruits, quoi.
En tout cas, ce moment où on a besoin d'espace, éventuellement où il y a une
famille, où on n'est pas que seul ou que deux.
Bref, c'est pas trop ce créneau-là, en fait. C'est plutôt soit des plus jeunes
qui sont en train de chercher leur lieu.
Moi, c'est beaucoup à ces personnes-là que je réponds, en fait.
Des gens qui cherchent leur territoire, leur lieu, quoi.
Ou des gens, après, qui, au contraire, se débarrassent de mètres carrés de volume
qui étaient habités avant qu'ils ne sont plus.
Et puis, quand même, beaucoup de femmes qui étaient dans un état,
quand même, de dépendance domestique, quoi, tu vois, d'esclavage domestique
et qui s'en libèrent, tu vois. Souvent, le bonhomme n'est plus là.
Et voilà. Mais c'est marrant parce que dans le côté vieillesse,
pour le coup, je pense que le microhabitat a vachement vachement à proposer,
notamment en proposant, en échange, des mètres carrés qui manquent du collectif.
Et c'est quand même ça l'usage principal à mon avis du microhabitat,
c'est l'habitat collectif.
Sur ce, un grand merci Thomas pour ce partage. On pourrait en refaire un autre
épisode, peut-être qu'on le fera tranquillement.
Merci à toi. Merci beaucoup, à bientôt.
Musique.
J'espère que cet épisode vous a plu grâce à ces partages d'écoute et de réflexion
de discussions authentiques,
de doutes de contradictions et de joie simple du quotidien j'espère vous donner
envie de mener votre propre enquête pour construire collectivement une alternative
aux exploitations en tout genre.
Musique.
Je remercie Emeric Priolon pour notre amitié de plus de
40 ans qui réalise l'habillage et le montage sonore de ce podcast.
Ingrid de Saint-Aubin pour son aide sur l'habillage visuel. Barbara Nicoloso,
directrice de Virage Énergie pour sa commande sur la sobriété qui m'a mis le pied à l'étrier.
Alexandre Monnin et toute la communauté de la redirection écologique pour leur
soutien et leur enthousiasme.
Musique.
Et bien sûr, mes invités, sans qui ces épisodes n'existeraient pas.