E03 Ce qu’il y a à gagner dans le renoncement avec Nathan Ben Kemoun
Ep. 03

E03 Ce qu’il y a à gagner dans le renoncement avec Nathan Ben Kemoun

Episode description

Dans cet épisode je reçois Nathan Ben Kemoun et nous inversons les rôles : il me pose les questions qu’il a posé pendant ses travaux de thèse. Nous parlons choix de vie, réduction de la quantité d’objets, moments privilégiés pour faire le point dans notre vie. Nous avons parlé du concept de suffisance intensive qu’il utilise dans ses travaux.

Et ce n’est pas un concept si facile que ça à appréhender, j’ai ressenti le besoin d’ajouter 2 interludes après l’enregistrement pour préciser nos propos. Un ajout que je referais probablement dans de futurs épisodes pour faciliter la compréhension. Dites-moi si ça vous a aidé (ou tout autre retour) par email à enquetes-de-sobriete(@)pm.me.

Si ces premiers épisodes vous plaisent et que vous souhaitez me soutenir, 2 possibilités : 1/ ajoutez des étoiles sur votre application de podcast 2/ recommandez le podcast autour de vous par le bouche à oreille !

Bonne enquête !

Download transcript (.srt)
0:00

Bonjour, je suis Alexis Nicolas. Dans ce podcast, je vous propose de partir avec moi en quête

0:23

de sobriété, pour en finir avec la démesure de notre époque et pour vivre dès maintenant

0:28

dans le futur. Mais en tant qu'ingénieur, salarié, homme, blanc, cis et hétéro, la

0:32

sobriété, c'est pas gagné. Et oui, l'attrait pour la démesure affecte avant tout les personnes

0:38

privilégiées. Episodes après épisodes, théoriques ou pratiques, je mène l'enquête

0:43

avec mes invités. Bonne écoute !

0:58

Bonjour à tous et à toutes. Aujourd'hui, je reçois Nathan Ben Kemoun, qui est docteur

1:02

en sciences de gestion et enseignant chercheur à l'ESC Clermont et rattaché au laboratoire

1:08

CLERMA. Merci Nathan de venir enrichir nos enquêtes de sobriété. Bienvenue à toi.

1:13

Merci beaucoup de me recevoir. En parcourant ta thèse pour préparer notre

1:18

échange, ta thèse qui s'intitule "La dépossession matérielle comme espace de convalescence

1:23

enquête sur la restauration des corps, des rythmes et des sensibilités en anthropocène."

1:28

J'ai été ému à la seule lecture de tes remerciements. Tu as une très belle écriture

1:34

touchante, humaine, vivante, précise. D'ailleurs, tu te balades dans cette partie-là en proposant

1:40

carrément une définition en deux phrases de la philosophie. Il y en a qui s'y sont

1:44

atelés qui ont eu beaucoup de problèmes. Donc pour toi, la philosophie, c'est l'art

1:48

de composer et d'offrir des concepts aiguisés, utiles et appropriables aux différents publics

1:54

troublés par une situation problématique indéterminée et existentielle dans le même temps. C'est

2:01

ralentir les mots pour les doter de densité et de puissance d'action sur le cours du

2:06

temps. Je trouve que c'est vraiment une très belle définition. Et ce que je propose

2:10

dans cet épisode, c'est qu'on va philosopher ensemble, se promener dans les concepts,

2:15

discuter pour les donner à voir. Et pour l'exercice, on va inverser les rôles. Je vais te donner

2:21

le micro de l'enquête et tu vas enquêter sur ma situation qui a été, un jour, j'ai décidé de

2:27

passer de 80 mètres carrés habitables à 18 mètres carrés habitables. Et tout ça, ça a changé les choses.

2:34

Nathan, le micro est à toi. D'abord, bonjour à toi. Quand est-ce que tu as commencé à réfléchir

2:42

à ta relation aux objets et pour quelle raison tu as décidé d'entreprendre une réflexion en ce sens ?

2:50

En fait, ça a cheminé, ça a été plutôt quelque chose de progressif. Mais je dirais qu'un vrai

2:57

passage, ça a été en fait la question de l'habitat, de où habiter, de dans quoi habiter. Le fait

3:04

d'avoir acheté une maison, rénové une maison de 80 mètres carrés avec aussi beaucoup de

3:08

dépendance, les objets s'accumulent, s'entassent, y compris inutiles, prennent la poussière,

3:14

prennent les toits de l'araignée. Et constatant ça, constatant aussi qu'il y avait une charge

3:18

mentale, qu'il y avait un prêt immobilier, que les corps avaient souffert de la densité d'énergie,

3:24

de travail, de matière, à mettre dans cette rénovation de maison, il y avait l'envie de

3:27

ça léger. Et une rencontre importante, ça a été la rencontre avec notre fabricant de nos petites

3:33

maisons, qui se prénomme Thomas, qui est fabricant des cautes. Et cette rencontre a été vraiment

3:38

chouette, on partageait une même logique, une même philosophie d'habitat, on avait très envie de se

3:43

projeter dans cette façon d'habiter avec des habitats petits, légers, modulaires, adaptables,

3:49

fonctionnels, très bien pensés. Et ça a été vraiment cette rencontre qui nous a mis sur le

3:53

chemin et l'envie de passer de 80 mètres carrés à 18 mètres carrés. D'accord. Alors est-ce que tu

3:59

peux revenir sur la manière dont tu as opéré ce tri parmi tes objets et parler aussi de ce que ce

4:08

moment-là a pu te faire dans ta trajectoire de vie, dans la manière dont tu habites l'espace et dans

4:16

ton rapport plus large aux objets autour de toi ? Alors déjà on l'a beaucoup pris sous la forme

4:25

d'un jeu qu'on a étiré dans le temps long parce que la conception, la fabrication, etc. des petites

4:31

maisons ont pris beaucoup de temps. En gros, entre le projet, l'idée, l'envie et puis le fait que je

4:37

sois réalisé qu'on habite dedans et s'est écoulé deux ans et demi trois ans. Donc ça a été vraiment

4:42

dans le temps long. Et comment ça s'est articulé ? On l'a habité sous forme de jeu en se donnant des

4:48

défis mensuels de réduction. Un mois c'était la vaisselle, un autre mois c'était les habits,

4:53

un autre mois c'était les instruments de musique parce que j'avais une grosse collection,

4:56

un autre mois c'était les chaussures, etc. Donc vraiment sous forme de jeu. Donc je dirais qu'il

5:04

y avait beaucoup de curiosités. Du coup ça c'est le mois de la vaisselle. Donc très concrètement on a

5:09

pris toutes nos assiettes, on les a toutes rangées, on en a gardé trois et puis on a vu ce que ça

5:14

donnait, on a fait pareil avec les verres, pareil avec les casserolles, pareil etc. Tout ça qu'on

5:18

gardait pas, on les a mis de côté et puis on voyait pendant un mois si on avait besoin de retourner

5:23

piocher ou pas dans ces objets. Donc je dirais qu'il y avait vraiment un moment un peu ludique et en

5:27

même temps quelquefois des difficultés, notamment sur les instruments de musique ou sur les livres

5:31

où ça a été parfois plus difficile d'identifier les bons et de choisir, de sélectionner. Ça a

5:37

été un long processus. D'accord. Et justement comment tu as fait pour déterminer quels objets,

5:44

maîtres de côté, quels objets conservaient, comment tous ces choix ont été opérés ?

5:50

Il y avait des grandes idées, des grands choix de type, par exemple sur la vaisselle,

5:55

il y avait l'idée de garder des objets plutôt uniques, spécifiques, soit dans la fabrication,

6:01

soit dans leur rencontre, fabriquer main qui avait une histoire, pas de garder des objets

6:06

industriels, quelconque. Après si je parle des livres, je m'étais dit tout ça il faut que ça

6:12

rentre dans un carton à la fin. En gros j'avais fait à peu près trois tas différents dans les

6:17

livres, il y avait ceux que j'étais sûr de garder, il y avait ceux que je garde pas. Et puis

6:21

après il y avait la pile intermédiaire où j'avais besoin de temps et de négociations et de discussions

6:25

avec moi-même pour savoir lesquels je garde, lesquels je garde pas. Et ça a été beaucoup de

6:31

réflexion sur qu'est-ce qui m'a construit. Pour réussir à savoir si je gardais ou pas un livre,

6:37

c'était quelque chose de l'ordre de qui je suis maintenant et qui j'ai envie d'être demain. Il y

6:43

avait aussi cette question là de me projeter dans le futur et parfois qui je suis maintenant et

6:49

contenu à mes yeux dans un livre, mais pour autant c'est pas ce que j'avais envie de projeter demain

6:54

et dans le futur. Et donc ces livres là il m'a fallu plus de temps en fait pour négocier, pour

6:59

réussir à m'en débarrasser. À la fois il me constituait mais quelque part j'avais plus envie

7:03

qu'ils me définissent ou qu'ils m'orientent dans le futur. Et justement le fait de vivre avec moins

7:09

d'objets et d'avoir rassemblé certains objets qui comptent davantage pour toi commence à

7:16

pu t'aider dans ta trajectoire de vie à ce moment là de ton parcours. Qu'est-ce que ça a pu avoir

7:23

pour effet notamment en termes d'émotion et aussi en termes de parcours et d'orientation dans

7:30

l'existence ? Alors le processus c'était assez joyeux donc en termes il y a eu du jeu, il y a eu du

7:38

ludique, il y a eu des émotions de ce type là. Après il y a eu de la négociation par exemple ce que

7:44

je disais un petit peu là sur la question des livres. Ce passage là était parfois un peu plus

7:50

difficile parce que c'était pas simple de faire ce point là de qui je suis, qui je veux être ou

7:54

vers quoi j'ai envie d'aller. Et finalement ce processus là en tant que tel, sans m'y attendre

7:59

parce que c'était pas vraiment un objectif, c'était pas vraiment une volonté, mais sans m'y

8:04

attendre juste par ce souhait d'arriver à un volume de livres qui tient dans un carton.

8:08

Et cette négociation je dirais que ça m'a permis en fait d'y voir plus clair, de clarifier là où

8:14

j'en suis et où je vais quoi, quelque chose de cet ordre là. Après il y a aussi eu des émotions

8:19

plus difficiles si je parle des instruments de musique par exemple ça a été, je sais pas si je

8:24

peux parler d'un deuil mais il y a eu quelque chose de l'ordre d'accepter, de leur offrir une nouvelle

8:31

vie, ça ne me convenait pas par exemple de les vendre et j'ai eu besoin de réfléchir à comment et

8:37

dans quel contexte et donc en l'occurrence là pour les instruments de musique, d'identifier une école

8:41

de musique avec des jeunes qui n'étaient pas très loin de là où on habitait et puis de donner les

8:45

instruments que je ne voulais pas garder. C'était à la fois difficile parce qu'il y avait ce don,

8:49

j'avais l'impression presque de me couper un bras ou quelque chose de cet ordre là, alors sans la douleur

8:53

physique mais vraiment quelque chose de difficile. Et en même temps par cette recherche de sens et de

8:58

réussir à faire de ce geste qui est du sens c'était plus acceptable, plus facile, il y avait du sens

9:03

dans ce geste là. D'accord, merci beaucoup pour tes réponses. Avec plaisir. Et en termes de

9:11

clarification justement sur la manière dont ça t'a amené à y voir aussi plus clair dans ton

9:18

propre chemin et ton propre futur aussi, comment ça t'a aidé à te réorienter. Est-ce que tu peux donner

9:27

un exemple très concret sur la manière dont ça a fait évoluer ou en tout cas ça a permis de

9:32

clarifier tes attachements notamment en termes peut-être d'activité ou de rapport quotidien à

9:40

ton monde. Est-ce que ça a eu un effet aussi sur tes activités, sur tes pratiques et pas simplement

9:46

sur ton environnement matériel ? Oui c'est possible parce que par exemple à travers les instruments

9:55

de musique pour donner un exemple concret je crois que de faire ce point là m'a permis d'arrêter de

10:01

me raconter quelque chose d'autre sur ce que je suis et plutôt que finalement de continuer à vivre

10:06

dans un espace dans lequel je regrette sans arrêt de pas les utiliser suffisamment ces instruments

10:11

de musique et moi d'accepter que c'est peut-être moins ma vie, c'est moins mes compétences,

10:16

c'est moins mon appétit, c'est moins mon attrait même si j'ai ce hobby, j'ai cette passion là mais ça

10:20

m'a permis de réorienter finalement l'usage de mon temps et peut-être même que ce podcast là

10:27

trouve sa place dans le temps libéré d'une envie d'Alexi de vouloir jouer de la musique pour le

10:34

réorienter vers ce que je faisais déjà un peu naturellement donc était de lire, de regarder

10:40

des conférences, de faire des choses et de partir de ses réflexions là pour en faire des choses en

10:45

concret et peut-être que ce podcast finalement là avec ta question je me dis est un bébé lointain très

10:52

concret de cette mise au point qui date d'il y a déjà quatre ou cinq ans. Merci beaucoup pour

10:57

toutes tes réponses qui résonnent énormément avec mes travaux en effet et merci de m'avoir

11:04

invité à en discuter ensemble aujourd'hui. Merci beaucoup pour tes questions Natan et à travers

11:12

tes questions j'espère que chacun à chacune des auditeurs auditrices qui écoutent ce podcast

11:18

peuvent se projeter, imaginer des histoires qui ressemblent des analogies. Dans ta thèse d'un

11:24

moment tu invites le lecteur, l'électrice à imaginer le nombre d'objets qui manipulent

11:30

machinalement sans y prendre garde en une seule journée du lever au coucher et là j'ai envie

11:35

d'inviter les auditeurs auditrices à se poser ces questions là c'est quoi ces objets que vous

11:39

touchez manipuler de la literie, des vêtements, des objets de toilettes, la trentaine d'objets

11:46

du petit déjeuner juste pour faire le petit déjeuner pour faire la cuisine. Je crois que tu

11:51

cites même les filtres de cafetière, les robinets, eaux, récipients, enfin toutes les infrastructures

11:58

en fait qui nous entourent et imaginez tous ces objets que vous touchez, que vous utilisez,

12:04

que vous contemplez jusqu'au soir et tu dis Natan dans ta thèse qu'on a probablement beaucoup de

12:11

peine à avoir conscience d'un tel fourmillement. Quelle question t'aurais envie de poser Nathan

12:18

aux auditeurs auditrices là qui auront en tête tous ces objets qui manipulent du matin au soir ?

12:22

Peut-être qu'une question importante et qui fait écho à ton témoignage serait de se demander

12:32

quels sont les objets à partir desquels je gagne en force, je gagne en confiance, je gagne quelque

12:43

chose dans ma vie, quels sont les objets qui objectivement ou de façon sensible me font du

12:51

bien et essayer de rapprocher aussi ces objets de soi ou d'entretenir une relation plus continue,

13:01

plus quotidienne et intime à tout ce qui alterne ou opacifie ce rapport bien heureux,

13:10

on va dire au monde des objets. Donc peut-être essayer de replonger à l'intérieur de ces

13:17

mondes matériels qui contiennent comme tu l'as dit des livres, donc aussi des aspects spirituels.

13:23

La matérialité est aussi une médiation vers des mondes plus spirituels et comment via

13:31

cette immersion dans son monde d'objets, on peut aussi céder soi-même à reconstruire les conditions

13:39

d'une vie bien heureuse parmi certains d'entre eux en identifiant précisément ceux qui nous

13:46

aident à exister, ceux qui entretiennent un rapport vital à nous-mêmes.

13:51

Nathan nous dit là quelque chose d'important je crois, les objets qui entretiennent un rapport

14:03

vital à nous-mêmes. Non pas moins d'objets mais des objets qui nous permettent de bien vivre,

14:09

c'est seulement à la réécoute pendant le montage que je note cette différence et sur

14:14

laquelle je trouve important d'insister. Pendant l'échange avec Nathan je suis resté

14:19

un peu trop prisonnier de ma situation privilégiée, je suis resté dans l'idée un peu naïve que

14:24

moins d'objets c'est mieux. Alors que pour pouvoir faire tenir des pratiques de débrouilles dont

14:30

nous parle Fanny Hugues dans le premier épisode, il peut être nécessaire de stocker et d'accumuler

14:35

certains objets, que ce soit des matériaux de récupération, une ancienne machine à laver

14:40

pour utiliser ces pièces par exemple. De la même manière quand j'évoque mes choix de garder

14:44

certains objets uniques, fabriquer main et de me séparer des objets industriels,

14:48

ça nécessite d'avoir le luxe de pouvoir le faire. Quand j'étais étudiant la débrouille

14:53

c'était d'aller récupérer des anciens matelas pour en faire un canapé, pareil pour les couverts

14:58

et les assiettes industriels, elles étaient bienvenues pour équiper la coloc. Donc il n'y a pas

15:03

d'opposition en soi entre fait main unique et industrielle mais bien des choix à faire depuis

15:10

nos situations de vie pour s'entourer des objets qui nous permettent de bien vivre,

15:14

pour éviter la galère autant que l'encombrement. Je termine cette interlude par un clin d'œil à

15:20

ma compagne, c'est elle qui m'a suggéré le don d'instrument de musique à l'école de musique.

15:24

Pour ma part je m'orientais par réflexe ou par habitude vers une vente sur le bon coin,

15:30

alors même que ça ne me plaisait pas trop. Bref, revenons à l'épisode, au delà des objets je

15:37

questionne Nathan sur la notion de geste car dans sa thèse il parle du geste juste et relâché,

15:43

du geste économe et fluide pour lequel l'objet est parfaitement incorporé au geste, à l'apprentissage,

15:50

à la mémoire et à la répétition du mouvement. Dans ma thèse de doctorat j'essaye de montrer

15:57

que beaucoup de personnes, parmi les personnes que j'ai pu rencontrer pendant cette enquête,

16:03

se sont comme détachés momentanément ou à plus long terme de leurs environnements

16:10

matériels immédiats et en se détachant elles ont accumulé pas mal d'objets, elles ont entassé pas

16:18

mal d'objets et de fait elles ont perdu un contact vivant avec leurs environnements matériels. Alors

16:25

ce que j'essaye de montrer modestement c'est qu'au moment où justement elles commencent à refaire

16:31

le tri dans leurs environnements matériels elles font aussi de l'espace en elle et autour d'elle pour

16:38

se réapproprier des gestes très simples comme cuisiner, prendre soin de certains endroits et

16:47

ce moment de tri ou en tout cas de recomposition de l'environnement matériel c'est aussi un

16:53

moment de réappropriation, de réactivation des gestes les plus simples de l'habiter et finalement

17:00

c'est vrai qu'on insiste beaucoup sur les objets parce que aujourd'hui la condition climatique fait

17:05

qu'on pense beaucoup à tous ces artefacts à l'amoncellement d'artefact mais d'une certaine

17:11

manière ce qui me semble aujourd'hui vital collectivement de se réapproprier c'est non pas des

17:19

environnements matériel toujours plus parfait complexe peuplé d'objets high-tech mais que c'est à

17:26

l'inverse la question de l'habiter qui nous permettrait peut-être d'évoluer vers des formes de

17:32

vie plus sobre et habiter ça veut dire investir pleinement des gestes très simples dans son

17:39

quotidien matériel et c'est vraiment une transformation que j'ai pu observer au cours de

17:45

cette enquête. Oui oui donc finalement en fait les questions qu'on s'est posées là ensemble que

17:49

tu m'as posées qu'on a posé aux auditeurs aux auditrices sur la relation aux objets sur la quantité

17:54

d'objets manipulés artefactes en fait via ces questions c'est moins les objets en tant que tels

17:59

qui sont ton focus ton centre d'intérêt d'enquête mais plutôt la relation qu'on a avec elle et les

18:05

gestes que ces objets permettent ou ne permettent pas d'advenir et justement d'essayer d'éviter

18:10

ceux qui seraient addictifs alienants et pour privilégier les espaces et les gestes émancipateurs.

18:17

Tout à fait et j'aimerais donner peut-être un exemple pour aller dans ton sens quand une

18:26

personne m'a raconté qu'elle avait tellement perdu contact avec son environnement matériel que

18:32

d'une certaine manière en se levant le matin elle avait qu'une envie c'était de quitter son

18:37

appartement elle avait qu'une envie c'était de prendre le large et donc de ne pas se réapproprier,

18:43

de ne pas réinvestir cet environnement et à l'inverse au moment où elle décide de se

18:48

coltiner justement toute cette matérialité accumulée tous ces objets la vaisselle sale

18:53

qui traînait dans les vieilles tous les vêtements dispersés dans son appartement c'est aussi un

18:59

moment où elle refait de la place pour la vie dans cet environnement matériel et ce qui m'a

19:04

beaucoup touché dans ce témoignage c'est le moment où elle m'explique que en se levant le matin

19:09

désormais elle a envie de prendre soin d'elle davantage et elle a envie de prendre davantage

19:16

de temps pour observer contempler entretenir un rapport aussi plus heureux à elle-même parce

19:23

que cet environnement lui donne la possibilité de le faire et lui donne l'envie aussi le désir

19:28

d'entretenir un autre rapport à elle-même et donc on voit bien la réciprocité entre le rapport

19:34

à l'environnement matériel et le rapport que l'on peut entretenir à soi donc ce que j'essaye de

19:39

montrer dans cette thèse c'est vraiment comment le rapport à l'environnement matériel est aussi

19:44

un rapport à soi-même et à la qualité ou à la dignité que l'on peut accorder à son temps et

19:52

à l'usage que l'on en fait.

20:09

Nathan au fur et à mesure de nos conversations je vois de plus en plus clair sur je crois

20:25

ce que tu veux dire par suffisance intensive parfois tu utilises sobriété intensive d'ailleurs

20:30

tu écris un moment sans tir le fabuleux dans l'ordinaire j'aime beaucoup cette phrase

20:35

aussi puisque dans des précédents échanges on avait aussi parlé de cette question du héros

20:39

ou du geste héroïque et à contrario cette suffisance intensive en tout cas cet espace dont

20:45

tu parles là ne nécessites pas de héros ou d'héroïnes. Je pense que en se réappropriant

20:52

certains gestes quotidiens les personnes aussi s'élargissent et s'ouvrent au monde différemment et

21:01

donc il s'agit pas de dire on va se réapproprier la sphère domestique en opposition à la sphère

21:08

publique le dedans contre le dehors mais à l'inverse c'est en se réappropriant le dedans de l'espace

21:14

domestique que les personnes retrouvent une forme de liberté une forme de confiance une forme aussi

21:23

de clarification dans leur rapport au monde en dehors de l'espace domestique et cette suffisance

21:31

intensive le concept que tu me demandes de commenter c'est un concept qui est hérité de l'anthropologue

21:38

édoardo vivéros de castro édoardo vivéros de castro parle de suffisance intensive pour montrer

21:45

que la sobriété a beaucoup été définie dans des termes individuels psychologiques qui rendent

21:53

ce problème singulier et personnel alors qu'on pourrait faire de la sobriété un parcours ou

22:01

un sentier d'enquête collective autour de nos attachements respectifs et donc ce concept de

22:07

suffisance intensive permet aussi de sortir la sobriété de la sphère uniquement domestique pour

22:13

interroger des attachements à des activités qui sont plus ou moins écocides qui sont plus ou moins

22:20

dépendantes en énergie et en infrastructure et parler de suffisance intensive c'est vraiment de

22:25

se dire nous pouvons collectivement nous réapproprier des activités à travers lesquelles

22:31

nous épanouir nous accomplir et ces activités n'ont pas nécessairement à être coûteuses

22:37

pour l'environnement coûteuses en infrastructure ou coûteuses en énergie on peut tout à fait

22:43

enquêter ces propres attachements à l'aune de ce double rapport entre niveau d'accomplissement

22:49

ou de satisfaction de joie et le caractère plus ou moins climaticide de ces activités par rapport

22:57

à la ligne de mes enquêtes de sobriété que j'essaie de mener dans ce podcast qui est intéressant

23:01

aussi dans ce que tu dis là je trouve c'est que il y a une réconciliation possible entre des gestes

23:07

individuels ou des actions ou des décisions individuelles notamment de dépossession matérielle

23:11

mais à l'aune d'une réflexion soit de libération de soi-même soit d'une sphère que je vais qualifier

23:16

d'individuels mais à le partager collectivement à enquêter collectivement pour changer ces

23:22

attachements pour changer ces modes de vie l'individuel et le collectif se réconcilie dans ce dialogue

23:27

dans cet échange dans cette conversation ne serait-ce que là en le partageant avec les

23:31

auditeurs auditrices mes réflexions grâce à tes questions ça peut leur amener des réflexions

23:36

des questionnements et donc de mener leur propre enquête ce qui est toute l'idée de ce podcast et

23:42

merci parce que je trouve que ça me permet d'avoir une autre façon de raconter et de

23:46

relier cette question de l'individu au collectif par les enquêtes croisées par les histoires qu'on

23:51

se pose par les questions qu'on se pose par les attachements qui émergent et qui se donnent à voir

23:55

tu m'avais raconté aussi quand t'avais vu cette petite note de bas de page je me souviens dans

24:02

le livre du philosophe que tu citais tout à l'heure sur la suffisance intensive tu racontais aussi

24:07

toi tes propres gestes dans ce moment là il me semble que tu es dans une bibliothèque en train

24:12

d'ouvrir ce livre d'aller fouiller de tomber sur cette petite note t'étais toi même dans un moment

24:16

d'écriture de thèse si je me souviens bien qui t'a remis tout ça en place est-ce que tu peux nous

24:21

raconter ces moments de gestes d'appropriation qui pour toi même t'ont permis d'y voir plus clair

24:25

au final oui alors il faut voir que de l'extérieur un chercheur ou une chercheuse sont des êtres

24:33

très peu impressionnants sont des êtres qui paraissent tout à fait commun ordinaire et qui

24:41

peuples et habitent les bibliothèques les médiathèques et parfois les colloques de recherche ce qui est

24:48

intéressant c'est que de l'intérieur la vie émotionnelle affective d'un chercheur ou d'une

24:53

chercheuse elle est extrêmement riche extrêmement peuplée et elle est continue c'est à dire qu'il

25:00

y a une porosité quand même très forte en tout cas dans mon cas entre sa propre existence et ce que

25:06

l'on essaye d'enquêter les personnes auprès desquelles on essaye aussi d'enquêter et les

25:12

questions que l'on met en commun autour de la sobriété par exemple le lien entre effectivement

25:18

ce concept de suffisance intensive et la lecture dans mon cas il est très très fort c'est un lien

25:26

qui est aujourd'hui plus évident pour moi à décrire dans la mesure où certaines lectures vont

25:34

avoir une incidence déterminante dans notre trajectoire de vie et nous aident aussi à faire

25:43

des grands bons dans l'existence et ces lectures sont assez rares en définitive on peut avoir un regard

25:50

rétrospectif sur l'ensemble de ces lectures et se dire dans les centaines d'ouvrages que j'ai

25:57

pu parcourir lesquels ont été à ce point important pour moi et lesquels ont laissé une marque

26:05

une empreinte très forte je crois beaucoup d'ailleurs que la plupart des livres qui

26:11

comptent qui importe ce sont des livres dans lesquels on sent la voix de l'auteur ou de l'autrice et

26:18

des voix dont on a besoin d'être proche au quotidien donc on se rapproche de ces voix

26:23

parce que on a besoin de les fréquenter et c'est aussi la raison pour laquelle parfois on

26:28

éprouve le besoin de relire certains livres parce qu'on se sent à la fois proche de ces

26:33

voix et on a envie de se tenir à côté d'elle et de faire communauté aussi avec ces voix ces

26:40

quelques voix auteurs autrices qui peuplent notre environnement de dialoguer avec elles dans un

26:46

espace alors ça peut être une bibliothèque mais ça peut être son salon calme on imagine

26:52

aussi un rythme plutôt lent où on s'avoure les pages en tout cas ces moments là précieux

26:56

où on tombe sur quelque chose écrit important pour soi c'est probablement des moments qu'on

27:02

s'avoure aussi dont on goûte la lenteur puisque dans ta thèse tu parles aussi de ses gestes de

27:07

ses rythmes cette question de rythme et je me dis qu'il ya quelque chose en tout cas ça fait

27:11

écho pour moi dans mes choix de piles de livres c'était des moments que je laissais un petit peu

27:15

de côté puis de temps en temps j'y revenais et quand j'y revenais ben je prenais ce temps quoi

27:19

ce temps un petit peu en lenteur pour faire le point mais on a pris beaucoup d'exemples sur la

27:23

lecture je sais que tu ne veux pas trop prendre d'exemples de ce que pourrait être des gestes

27:28

de suffisance intensive peut-être d'ailleurs tu peux le commenter et en même temps s'il fallait

27:34

en donner avoir je sais que par exemple tu parlais de tout ce qui était artisanat ou en tout cas des

27:38

gestes faits avec passion on a aussi discuté d'un exemple du jeu de loup garou peut-être tu veux

27:44

en toucher quelques mots mais voilà toutes ces activités de gestes de suffisance intensive

27:48

oui la suffisance intensive jusqu'à présent l'a beaucoup décrit en lien avec l'environnement

27:54

matériel et domestique mais c'est aussi ouvrir des enquêtes collectives notamment appropriables

28:02

par les collectivités et les instances publiques de décision qui sont aujourd'hui confrontés à la

28:09

question de leur aménagement et de la capacité de ces aménagements à durer dans le temps

28:15

contenu de la hausse du coup de l'énergie notamment donc ces équipements ça peut être des

28:21

infrastructures sportives notamment des infrastructures culturelles également et de plus

28:28

en plus les collectivités sont confrontés à des arbitrages qui concerne ces infrastructures

28:34

publiques de fait les arbitrages en question vont impliquer des renoncements ou des réaffectations

28:43

c'est à dire que certaines infrastructures vont pouvoir être réinvesti autrement et

28:48

d'autres infrastructures vont devoir être fermés de la manière la plus juste possible et la plus

28:54

précautionneuse possible et là il me semble que le concept de suffisance intensive a un vrai

29:02

intérêt dans le sens où il nous permet de nous mettre à l'enquête collectivement pour se dire

29:08

si cette activité n'est plus pertinente parce qu'elle est rattachée à cette infrastructure qui

29:15

n'est plus durable ou en tout cas que l'on ne peut plus maintenir en existence alors il faudra

29:21

penser des activités et des investissements économiques pour d'autres formes de vie sans

29:29

déprécier l'importance de ces investissements pour les formes de vie elles-mêmes et il me semble

29:35

que la suffisance intensive réoriente complètement les arbitrages publics dans le sens où on peut

29:42

tout à fait investir économiquement de l'argent du temps de l'énergie et de la réflexion dans

29:49

soit des équipements plus modestes en infrastructurée et en énergie soit dans des activités qui ne

29:56

nécessitent pas nécessairement d'infrastructure et donc on pourrait imaginer que beaucoup d'activités

30:02

sportives se déroulent désormais en extérieur à certains moments de l'année enfin il y a plein

30:08

de reconfiguration qui sont possibles à partir du moment où on prend conscience du fait que ces

30:14

arbitrages deviennent de plus en plus fréquents parce que le coût de l'énergie augmente parce que

30:20

aussi le nouveau contexte climatique fait qu'on ne pourra pas maintenir toutes ces infrastructures

30:25

en existence et ainsi de suite alors là je ne m'attendais pas du tout à cette réponse de

30:37

Nathan alors que je lui demandais de me partager des exemples de pratique de suffisance intensive

30:42

j'avais en tête une liste de pratiques comme le jardinage la marchand forêt un jeu de société

30:48

ou encore le jeu du loup garou natan lui me répond enquête collective aménagement de l'espace

30:55

public forme de vie collective il me parle aussi d'activité avec peu d'infrastructure et c'est

31:02

à peu près à ça que je pensais avec mon terme de pratique de suffisance intensive ce jeu du

31:08

loup garou dont je parle dans ma question c'est en référence à une vidéo produite par brut dont

31:13

Nathan m'avait parlé vous la trouverez sur votre moteur de recherche en tapant edwin organise

31:18

des parties géantes de loup garou dans cette vidéo de 2021 on y voit Edwin Mbelle à

31:24

Bondoufles en banlieue parisienne réunir une quarantaine d'habitants et d'habitantes pour jouer au

31:29

jeu de société du loup garou je ne me souviens plus des règles je me souviens juste que je suis pas

31:34

très doué à ce jeu mais je vous invite à regarder cette vidéo de cinq minutes qui donne à voir de

31:39

chouette moments collectifs complices ludique entre amis une activité avec peu d'infrastructure comme

31:45

le mentionnatant mais il n'attrape pas ma perche il n'en fait pas un exemple il nous dit que la

31:51

suffisance intensive est davantage une démarche d'enquête sur nos attachements c'est à dire

31:55

ceux à quoi nous tenons et ce qui nous tient de la même manière fanny dans le premier épisode nous

32:01

parle davantage de mode de subsistance qui tienne grâce aux pratiques de débrouille il ne s'agit pas

32:06

pour Fanny de lister des bonnes pratiques sous forme de catalogue il s'agit pour elle de rendre

32:12

compte des pratiques de subsistance qui permettent aux modestes économes d'être écolo sans le revendiquer

32:16

là je crois que Nathan nous invite à voir la suffisance intensive davantage comme un chemin

32:22

comme une enquête collective pour se détacher de l'usage d'infrastructure peu durable car

32:27

trop gourmande en énergie et en matière la destination du chemin n'est pas donnée dès le

32:32

départ elle est à inventer dans des activités panouissantes moins gourmande à ce stade de

32:38

l'enquête je me rends compte que dans cet épisode Nathan et moi utilisons pas mal de jargons issus de

32:44

la redirection écologique ne vous inquiétez pas nous mènerons l'enquête sur le sujet avec

32:49

d'autres invités dans de prochains épisodes mais revenons à l'épisode avec Nathan qui reprend sur

32:54

le risque qu'il y a à surdéterminer c'est à dire à définir trop précisément la destination

32:59

notamment en listant un catalogue de bonnes ou de mauvaises pratiques on va dire que le risque

33:05

le péril majeur dans toutes les pensées de l'écologie politique contemporaine c'est vraiment

33:13

de surdéterminer ce que Bruno Latour avait appelé ou atterrir ou atterrir le retour sur terre qui

33:22

peut avoir tendance à être toujours un peu associé à un retour justement en arrière une forme

33:29

de prémodernité alors que précisément la suffisance intensive nous ouvre vers le futur et non pas

33:37

vers le futur mais vers aussi une pluralité d'implication une pluralité d'engagement et d'enquête

33:46

autour de ce que peut être une vie significative une vie digne d'être vécue et une vie faite

33:53

d'activité qui nous accomplissent nous épanouissent l'idée c'est vraiment d'éviter les cueils de

34:01

montrer certaines pratiques du doigt en disant par exemple le karting c'est une pratique qui n'est

34:08

pas soutenable alors que cultiver son potager c'est une pratique qui est soutenable à mon sens il y a

34:15

un vrai péril à vouloir déterminer de façon ontologique de vouloir déterminer en soi des

34:22

activités problématiques versus des activités qui seraient soutenable à l'inverse la suffisance

34:30

intensive fait le pari d'une enquête collective à propos de nos attachements qui ne soit ni

34:35

réactionnaire ni ancré dans un retour à un temps d'avant la modernité c'est au contraire d'ouvrir

34:44

très largement le spectre des possibilités de vie à reconstruire à retisser et de toutes

34:52

ces activités à travers lesquelles nous pourrions nous étendre nous rencontrer et construire ces

34:58

formes d'accomplissement et de passion dont nous avons besoin ouais donc ce que j'entends c'est

35:03

éviter de trop définir la cible de trop définir ou atterrir par ce geste puisque tu as

35:10

dis les mots ontologiques donc c'est de définir cette cible par ce qu'elle est ou c'est qu'elle

35:15

n'est pas et plutôt que de faire ce geste là de trop définir cette cible et ben de partir de là

35:21

où on est et donc été d'explorer ensemble par des questionnements par ce qu'on vient de faire

35:26

là par l'échange les questions que tu m'as posé les questions qu'on pourrait se poser dans notre

35:30

relation aux objets dans ce qui est émancipateur libérateur ou moins et dans ce tri là de faire

35:36

cet exercice là pour peut-être répondre un peu à la question si je me projette moi alexis juste

35:41

avant de mourir qu'est ce qui va me manquer dans cette vie que je n'aurais pas fait est ce que c'est

35:45

de l'argent est ce que c'est telle voiture est ce que c'est telle activité de partir quatre fois

35:50

à faire le tour du monde ou est ce que c'est du temps avec mes proches un peu de temps de réflexion

35:54

de lecture dans tout cas des temps un peu intense de vie quoi de quotidien de relations que ce soit

36:00

avec des objets que ce soit avec des personnes que ce soit avec des animaux et finalement en fait

36:04

c'est d'aller se poser ces questions de moments qu'on pourrait regretter au moment de sa mort c'est

36:09

de ces moments là dont on parle et non pas ceux ci où c'est bien en soi ou c'est pas bien en soi

36:14

tout à fait c'est exactement l'idée que l'on a essayé de défendre avec un philosophe qui

36:20

s'appelle Alexandre Monin dans un petit texte qui est lui-même fait de suffisances intensives et

36:27

de plein d'autres merveilles mais toujours dans un format très appropriable l'idée de produire à

36:34

mon sens aujourd'hui des concepts qui à la fois soit précis bien défini bien élaboré on voit

36:42

beaucoup de livres de philosophie qui sont très long très volumineux aujourd'hui à mon sens il faut

36:48

toujours aussi penser à la manière dont les concepts peuvent circuler et donc faire aussi des

36:53

formes appropriables pour ces concepts et pour les faire vivre par de là les frontières de

36:58

l'université ou par de là les frontières de l'académie pour enquêter précisément collectivement

37:05

c'est nécessaire et ben c'est tout l'objet de ce podcast épisode après épisode dans

37:12

différents contextes avec différents concepts donc un grand merci à toi Nathan pour

37:17

être prêté au jeu pour avoir pris le micro de l'enquêteur et nous avoir offert ces moments

37:23

de réflexion de cheminement ensemble merci beaucoup Nathan merci infiniment et merci pour ton

37:30

témoignage qui est précieux et qui pourra intégrer une version supplémentaire de ma thèse de

37:36

doctora dans les prochaines années si j'écris une nouvelle préface ou post face on pourra tout

37:42

à fait en parler ensemble et ben un grand merci Nathan salut j'espère que cet épisode vous a plu

37:57

grâce à ses partages d'écoute et de réflexion de discussions authentiques de doute de

38:02

contradiction et de joie simple du quotidien j'espère vous donner envie de mener votre propre

38:07

enquête pour construire collectivement une alternative aux exploitations en tout genre

38:25

je remercie Emeric Priolon pour notre amitié depuis 40 ans qui réalise l'habillage et le

38:29

montage sonore de ce podcast Ingrid de Saint Obin pour son aide sur l'habillage visuel Barbara

38:35

Nicoloso directrice de virage énergie pour sa commande sur la sobriété qui m'a mis le pied à

38:39

l'étrier Alexandre Monnin et toute la communauté de la redirection écologique pour leur soutien et

38:44

leur enthousiasme et bien sûr mes invités sont qui ces épisodes n'existeraient pas